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10 septembre 2013 2 10 /09 /septembre /2013 14:23

auguste-delaune.jpgLe 12 septembre 1943, Auguste Delaune succombait à ses tortures dans un local sordide de la Gestapo. Petit retour, en guise d'hommage sur cet athlète rouge fidèle du sport prolétarien, devenu fervent défenseur du sport populaire en 36 avant de rejoindre les rangs de la résistance patriotique du PCF. Un homme guère porté sur le ballon rond, mais qui en raison de son sacrifice pour la France et la République verra son nom apposé sur de prestigieux stades et possède même « sa » coupe nationale de football … FSGT

Le 31 mai 2012, l'équipe de France rencontrait la Serbie dans la mythique enceinte de Reims, le Stade Auguste Delaune. À l'époque elle marquait encore des buts et gagnait ses matchs. Il y a aussi fort à parier qu'aucun des Bleus ne connaissaient ni le nom ni les détails de la vie de cet homme. Au mieux, ils ont sûrement imaginer qu'il s'agit d'un ancien président ou joueur champenois.

En fait, l'actuel pensionnaire de la L1 est certainement l'un des rares clubs à recevoir ses adversaires sous la « protection » d'un héros de la résistance (avec évidemment le Red Star et son Stade Bauer, d'ailleurs menacé) En effet, Auguste Delaune meurt le 12 septembre 1943, suite aux tortures infligées par la Gestapo, après avoir été livré fort aimablement par la police française, sans avoir parlé, juste livré son faux nom, Paul Boniface. Il avait auparavant fondé le réseau « sport libre » , le seul actif dans le petit monde très pétainiste du sport français, notamment pour dénoncer la politique antisémite et collaboratrice du régime de Vichy. Mais ce fut surtout en tant que responsable du PC clandestin qu'il fut arrêté. Car celui dont le patronyme va être si souvent attribué aux nouvelles installations d'après la Libération, se révéla d'abord un fidèle soldat du bolchevisme hexagonal, notamment à la tête de la Jeunesse communiste dans les années 20.

C'est d'ailleurs à ce titre (dans le cadre du suivi des « organisations de masse ») qu'il se retrouve promu à la direction de la FST (Fédération sportive du Travail, membre de l'Internationale rouge des sports basée à Moscou), après une purge d' « éléments dissidents » (Jean Garchery notamment). Il sera même récompensé de sa fidélité et de son engagement sans faille par un « stage » au « pays du socialisme réel » et dans la capitale des soviets. Il y perdra au passage sa première épouse, Lise Ricol(récemment décédée), qui y rencontre un jeune révolutionnaire tchèque du nom d'Arthur London, dont elle partagera désormais la vie et les combats (brigades internationales en Espagne, par exemple, et, un peu tardivement, contre le stalinisme d'après guerre).

Toutefois, si le jeune athlète de Saint-Denis va laisser sa trace dans l'histoire du sport français, il le doit d’abord à son rôle crucial dans l'unité du sport travailliste, avec la naissance en décembre 1934 de la FSGT, sorte de "préliminaire sportif" au Front Populaire. Aujourd'hui, la coupe nationale de Football de cette dernière s'intitule toujours « Auguste Delaune » (aux dernières nouvelles, le PSG ne s'y est pas inscrit pour la saison prochaine). La Fédération lui rendra hommage jeudi prochain à Saint-Denis, au parc des sports qui porte son nom, ainsi que durant toute la Fête de l'humanité.

Source : http://www.sofoot.com/blogs/marxist/

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